Un titre tout en promesse et pourtant, on aura beau l'attendre cet orage, ce fracas; rien n'éclatera. Tout reste toujours en retenue ou comme étouffé.La thématique sonne comme une ritournelle entêtante : devenir mère/parent et faire état de ses regrets. Vu et revu, mais je trouvais intéressant de voir comment l'auteure allait l'aborder. Le peech : une mère écrit à ses enfants depuis qu'ils sont nés, pour parler d'elle, d'eux, de leur famille, pour expliquer comment le quotidien peut impacter un individu. L'écriture est agréable, parfois même un peu lyrique, comme une tentative de faire décoller le réel... sans y parvenir vraiment. Le "catalogage" des petites choses du quotidien finit par nous plomber aussi. Peut-être est-ce justement le but de l'auteure, nous faire ressentir son propre émotionnel, qui serait une sorte "d'entre deux rives" où elle est "coincée" dans son rôle de mère. Oui, bien sûr elle aime ses enfants, elle ne regrette pas d'avoir fondé sa famille mais elle semble y penser beaucoup, certains diront trop. Pour ma part, je n'ai pas réussi à me connecter à elle. Pour une telle thématique, il me manquait l'humour ou l'acuité d'une Foresti ou d'une Corinne Maier avec son livre détonnant "No kid : 40 raisons de ne pas avoir d'enfants". Mais je pense que chacun, selon sa propre sensibilité, son propre rapport à la parentalité pourra se connecter à l'héroïne de façon très différente; à vous de vous faire votre propre avis !
Moi, ce que j'aime, c'est les MONSTRES - Emil Ferris
"Moi, ce que j'aime, c'est les monstres" entièrement dessiné au stylo bille sur un cahier à spirales par Emil Ferris (alors diminuée par une maladie grave) est un roman graphique bouleversant et fascinant. A la fois journal intime et enquête, il met en scène une petite fille de 10 ans, Karen, qui vit avec une mère superstitieuse et un frère protecteur grand amateur de femmes et d'art. Dans le Chicago pauvre et raciste des années 60 Karen adule les monstres et se voit et se vit en loup-garou. Rejetée par ses camarades et entourée de secrets de famille, elle décide de mener l'enquête le jour où Anka, sa voisine juive au lourd passé est retrouvée morte, tuée par une balle en plein coeur dans son appartement fermé de l'intérieur. Ce roman graphique aborde tellement de thèmes psychologiques et sociologiques qu'il est impossible de les égrener en une courte critique. Quand on commence ce livre (au premier abord un peu rebuté par le dessin) on ne peut plus le lâcher, fasciné tant par le texte dense, foisonnant et juste que par le dessin si fort, original et percutant. Emil Ferris, primée de toutes part, a créé ici une oeuvre majeure dont on attend le deuxième volet avec impatience....
David Case, 15 ans, vient de sauver la vie de son frère et se rend alors compte qu'à tout moment sa vie peut passer de normale à catastrophique. Il décide alors de contrôler son destin ou à défaut, de lui échapper.
Nous avons la un conte philosophique déguisé en roman initiatique, ou bien l'inverse... David à l'image de son petit frère, se retrouve soudain face à l'abîme qu'est l'âge adulte avec son lot de responsabilités et de choix et il en a le vertige. La plume de Meg Rosoff est aussi exubérante et joyeuse qu'a l'accoutumée, offrant un rythme naturellement soutenue à cette lecture. En revanche les changements de points de vue inattendus et de plus en plus fréquents sont un peu déstabilisants et ne permettent pas de s'attacher autant à David/Justin que l'on pourrait. En revanche, on s'attache à son petit frère en quelque phrases car Rosoff à cette manière de narrer ses pensées de manière comiquement précise et concrète pour un bambin de 1 an ! Une lecture rapide mais porteuse d'un message profond. Dès 11 ans.
La Fille dans l'écran - Manon Desveaux & Lou Lubie
C'est l'histoire d'une rencontre par écran interposé. Coline, sujette à de terribles crises d'angoisse, tente de percer dans le monde de l'illustration, ce qui va l'emmener à contacter Marley, une photographe exilée au Canada. De ces échanges va naître une amitié forte qui va leur permettre de repenser leurs vies respectives.
Les illustrations m'ont plu, j'ai apprécié que le noir et blanc représente Coline et ses démons intérieurs alors que Marley, plus solaire, est représentée en couleur. Les personnages évoluent sur un bon rythme, on se s'ennuie pas, sans pour autant se dire que ça va trop vite. Gros coup de cœur!
Une BD, plusieurs histoires, une morale. Un Buffle et un Varan qui tentent de déplacer une île, des éléphants qui tentent de perpétuer la mémoire du Monde, un étourneau qui part vers le Sud... et finalement tout se recoupe autour du fameux discours de cette Panthère.
Au début, j'ai eu du mal à voir ou l'auteur voulait en venir mais en avançant dans les histoires la morale se dessine et j'ai été embarquée dans la vie et les préoccupations de ces animaux pour au final découvrir ce qui maintient cet équilibre animal.
J'ai été attirée par la couverture (et ses couleurs...) sans rien connaître du contenu de la BD, les illustrations sont extrêmement belles et m'ont toutes suite conquises. Le message poétique et philosophique est profond et sonne juste. Un gros coup de cœur.
Le Silence des vaincues est une Iliade au féminin, l'envers du décor de cette sanglante guerre de Troie qui opposa Grecs et Troyens pendant 10 longues années, vers le Xème siècle avant notre ère.
Captive d'Achille, ancienne reine d'un petit royaume allié de la cité troyenne, Briséis nous fait partager son sort peu enviable d'esclave, trophée de guerre... Son récit poignant donne une voix à ces milliers de femmes muettes, oubliées de l'Histoire et éffleurées par l'épopée...
Une ode à Homère et à l'intemporalité de son œuvre, qui résonne encore aujourd'hui...""
Cet album de l'auteure Silvia Borando, initialement paru sans paroles en Italie, s'est vu paré d'un très joli texte en français par Valérie Rouzeau pour les éditions Didier jeunesse. Ce petit livre est un régal ! La mise en page-scène y est drôle et efficace où l'on assiste à des rencontres d'animaux plus ou moins heureuses qui se déroulent sous les yeux de deux enfants très expressifs. Une chute attend les plus petits, éclats de rire garantis !